Dire non à l'austérité!

-A A +A

Les artistes interprètes subissent tous les coups bas portés par les décideurs publics tant en matière de politiques culturelles qu’en matière de politique sociale.

Onze milliards d’euros, c’est le chiffre annoncé par l’État de la baisse des dotations aux collectivités territoriales. Il se conjugue avec les choix les plus réactionnaires en matière de politique culturelle de nombre de collectivités territoriales ; la fragilisation toujours plus inquiétante des services publics et notamment ceux de la télévision et de la radio publique. Est-ce là le rempart qu’on entend ériger contre la barbarie ? Est-ce là la leçon retenue de l’horreur qui s’est abattue sur notre pays début janvier ?

En outre l’annonce de la disparition d’une centaine de festivals, les coupes budgétaires, voire des suppressions pures et simples de subventions publiques un peu partout dans le pays vont avoir et ont déjà des conséquences dramatiques pour l’emploi et les conditions de travail des artistes.

À cela s’ajoutent toutes les mesures scélérates de la politique du gouvernement dans le domaine social. La loi Macron, bientôt la loi Rebsamen, la contre-réforme programmée des retraites complémentaires, la politique d’austérité sans précédent et menée sans relâche pas le gouvernement ne frappent pas seulement les plus fragiles d’entre nous. C’est bien la majorité des artistes interprètes qui est aujourd’hui concernée par la précarité et la remise en cause de toute la protection sociale.

Cette politique qui nous mène droit au mur est également un véritable danger pour la démocratie et ce n’est pas le résultat des élections départementales qui nous contredira à ce sujet. Taux d’abstention record et une montée du Front national que malheureusement rien ne freine.

Pourtant les faits prouvent que lorsque nous nous mobilisons, le pire n’est pas inéluctable, loin s’en faut. Les récentes mobilisations concernant l’assurance-chômage ont permis d’obtenir tout de même quelques avancées, comme l’annonce de la pérennisation de notre régime spécifique et la remise en cause du caractère inépuisable des droits rechargeables. Une réflexion large est lancée sur l’emploi dans nos secteurs d’activité et une conférence nationale pour l’emploi se prépare pour l’automne prochain. Il est donc temps de nous faire entendre sur ce que nous voulons et les artistes interprètes doivent parler pour eux-mêmes.

À l’occasion des vœux du SFA à ses adhérents, nous affirmions que 2015 serait ce que nous en ferions. L’heure du premier rendez-vous a sonné. La manifestation du 9 avril doit être l’occasion pour tous les artistes interprètes de manifester contre la politique d’austérité qui relègue la culture et particulièrement la création artistique à une place indigne de notre pays, et si néfaste pour la société toute entière. Le 9 avril et lors des initiatives qui suivront, notre place doit être parmi tous les travailleurs, les retraités, les chômeurs de notre pays pour dire non à l’austérité et à la politique libérale mortifère qui nous est imposée ! Tous ensembles, solidaires !