Le nouvel an

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2015 va démarrer avec les artistes interprètes confrontés aux mêmes défis qu’en 2014, qui n'étaient d’ailleurs pas tellement différents qu’en 2013. Les budgets publics de plus en plus contraints, la production et la diffusion dans le spectacle vivant et l’audiovisuel sous pression de plus en plus forte, les rémunérations des salariés, dont ceux du spectacle, parviennent de moins en moins à maintenir le niveau de vie de l’année précédente, les droits sociaux sont grignotés sans cesse, les droits de propriété intellectuelle de moins en moins respectés… Et les réponses des pouvoirs publics sont toujours moins convaincantes et toujours moins conformes aux exigences de la situation de crise dans laquelle se trouvent nos métiers, et dans laquelle, on peut le dire, se trouve notre démocratie.

Au cours de l’année, le débat sur une loi censée donner un nouveau souffle à la vie culturelle dans ce pays va se poursuivre, probablement s’accélérer et la loi se concrétiser. Les circonvolutions qui ont étiolé ce projet depuis trois années n'invitent pas à l’optimisme. De son côté, il est vraisemblable que la commission européenne va tenter de brider les droits de propriété intellectuelle, dont les droits voisins détenus par les artistes interprètes. Le rapport issu de la concertation relative à l’assurance chômage sera connu dans les tous premiers jours de 2015, mais quel est son contenu, et surtout, quelles initiatives osera prendre ce gouvernement impopulaire et anti-progressiste ? Et voilà déjà que la censure repointeson nez : des tutelles locales, et pas seulement de droite, coupent les crédits culturels à tout va, et souvent pour des raisons idéologiques  !!! .

On le voit : il est difficile de trouver des perspectives très lumineuses à l’aube de la nouvelle année.

Mais nous savons que l’action collective peut souvent se montrer efficace pour modifier le cours des choses qui semble inéluctable. Nous en avons quelques exemples récents : l’action concertée des professionnels du spectacle en début d’été 2014 a permis d’empêcher pour l’instant la poursuite de la baisse des crédits alloués au spectacle vivant. Elle a bloqué l’application du nouveau différé injuste prévu par les signataires de la convention d’assurance chômage du 14 mai. Les gens du spectacle et les défenseurs de la liberté d’expression ont empêché l’annulation de plusieurs spectacles menacés par des groupes de pression divers.

Décidément, oui, 2015 sera ce nous saurons en faire. Le SFA et les artistes interprètes qui choisiront de se joindre à lui se battront pour que cette année, la culture et plus particulièrement les arts du spectacle soient au cœur de l’action publique, et que les artistes puissent vivre dignement de leurs métiers.

La Délégation général